Les avancements numériques à Madagascar sur la dernière décennie : Un focus sur le commerce, la finance et l'entrepreneuriat

Au cours des dix dernières années, Madagascar a fait des progrès significatifs en matière de numérisation, touchant divers secteurs tels que le commerce, la finance, et l'entrepreneuriat. Voici un aperçu détaillé de ces développements.


Accès à internet et connectivité

L'accès à internet à Madagascar s'est considérablement amélioré ces dernières années. En 2020, environ 72% de la population avait accès à internet, un chiffre en forte augmentation par rapport aux années précédentes. Cette expansion a été facilitée par la croissance de la téléphonie mobile, avec un taux de pénétration de 91% pour les abonnés mobiles en 2020​​.

Cependant, plusieurs défis subsistent. Le coût élevé de l'accès à internet et aux services de télécommunication reste un obstacle majeur. À Madagascar, le coût mensuel moyen pour un forfait internet de base est d'environ 27 USD, ce qui est élevé par rapport à d'autres pays africains comme le Kenya ou l'Afrique du Sud, où le même service peut coûter environ 10 à 15 USD​. Cette disparité de coût limite l'adoption et l'utilisation des services numériques, en particulier dans les zones rurales où les revenus sont généralement plus bas.

En outre, l'infrastructure numérique, bien qu'en expansion, reste inégale, avec des zones rurales souvent mal desservies. Le manque de formation et de compétences numériques parmi la population est un autre défi, freinant la pleine utilisation des technologies disponibles. Comparativement, des pays comme le Rwanda ont réussi à réduire ces barrières grâce à des investissements ciblés dans l'éducation numérique et des politiques favorisant un accès internet plus abordable.

Mobile money et inclusion financière

Le mobile money est devenu un élément crucial de l'infrastructure financière de Madagascar. Des services comme Mvola, Orange Money et Airtel Money ont révolutionné la manière dont les malagasy accèdent aux services financiers. En 2020, une grande partie de la population rurale, qui était traditionnellement exclue des services bancaires, utilise désormais le mobile money pour des transactions quotidiennes, le paiement de factures et même pour l'épargne. Cette transformation a été catalysée par des initiatives publiques et privées visant à renforcer l'inclusion financière​.

Comparaison des coûts de transactions financières

Les coûts de transactions financières via le mobile money à Madagascar sont relativement élevés comparés à d'autres pays africains. Par exemple, les frais de transaction pour l'envoi de petites sommes d'argent à Madagascar peuvent représenter jusqu'à 5 à 10% du montant transféré, tandis qu'au Kenya, grâce à des services comme M-Pesa, les frais sont souvent inférieurs à 2% pour des montants similaires​​. Ces coûts élevés peuvent dissuader les utilisateurs potentiels et réduire l'efficacité des services de mobile money pour l'inclusion financière.

Pour Madagascar, s'inspirer des meilleures pratiques en Afrique, telles que les initiatives de réduction des coûts internet au Kenya ou les programmes de formation numérique en Ouganda, pourrait permettre de surmonter ces obstacles et d'accélérer le développement numérique du pays. Les efforts conjoints du gouvernement, du secteur privé et des partenaires internationaux seront cruciaux pour créer un environnement numérique inclusif et dynamique​.

Rôle de l'ARTEC

L'Autorité de Régulation des Technologies de Communication (ARTEC) joue un rôle vital dans la régulation et la promotion de l'accès à des services de communication de qualité. L'ARTEC travaille à garantir une concurrence équitable entre les fournisseurs de services internet et de téléphonie mobile, tout en supervisant l'expansion des infrastructures de communication à travers le pays. Ces efforts ont permis d'améliorer la qualité et la couverture du réseau, soutenant ainsi la croissance économique et le développement social​​.

L'Agence d'exécution en charge de l'e-Gouvernance (UGD)

L'Unité de Gestion de l'e-Gouvernance (UGD) est responsable de la mise en œuvre des initiatives de gouvernance électronique à Madagascar. L'UGD a lancé plusieurs projets pour digitaliser les services gouvernementaux, facilitant ainsi l'accès à ces services pour les citoyens et les entreprises. Cela inclut la mise en place de plateformes en ligne pour les démarches administratives, la collecte des impôts, et d'autres services publics, améliorant ainsi l'efficacité et la transparence du gouvernement​​.

Protection des données personnelles avec la CMIL

La Commission Malagasy de l'Informatique et des Libertés (CMIL) est l'organisme chargé de la protection des données personnelles à Madagascar. La CMIL veille à ce que les données des citoyens soient protégées conformément aux normes internationales. Avec l'augmentation des services numériques et de la collecte de données, la CMIL joue un rôle crucial dans la régulation et la protection des informations personnelles, renforçant ainsi la confiance du public dans les services numériques​.

Impact sur le commerce et l'entrepreneuriat

Les progrès numériques ont eu un impact positif sur le commerce et l'entrepreneuriat à Madagascar. L'amélioration de l'accès à internet et aux services financiers mobiles a ouvert de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs, facilitant le commerce en ligne et l'accès aux marchés internationaux. Les start-ups malagasy, en particulier dans les secteurs technologiques, ont bénéficié de cet environnement numérique favorable, leur permettant de croître et d'innover plus rapidement.

De plus, les initiatives gouvernementales en matière d'e-gouvernance ont simplifié les procédures administratives, réduisant ainsi les obstacles à la création et à la gestion d'entreprises. Cette simplification administrative a encouragé une augmentation des créations d'entreprises et a renforcé l'écosystème entrepreneurial du pays​.

En résumé, Madagascar a fait des progrès remarquables dans le domaine numérique au cours de la dernière décennie. Ces avancées ont transformé les secteurs du commerce, de la finance et de l'entrepreneuriat, créant de nouvelles opportunités et renforçant l'économie du pays. Toutefois, il reste encore des défis à surmonter, notamment en matière d'infrastructure, de réglementation et de coûts, pour assurer une croissance durable et inclusive.

Pour plus d'informations détaillées, vous pouvez consulter les rapports de la Banque mondiale et d'autres institutions économiques sur le sujet.
https://documents1.worldbank.org/curated/en/099504205272236359/pdf/IDU05ca795570c9a604761095b4011c63a5afd2d.pdf#:~:text=URL%3A%20https%3A%2F%2Fdocuments1.worldbank.org%2Fcurated%2Fen%2F099504205272236359%2Fpdf%2FIDU05ca795570c9a604761095b4011c63a5afd2d.pdf%0AVisible%3A%200%25%20
https://www.worldbank.org/en/topic/governance/brief/transparency-in-public-finance

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