Madagascar face à la baisse de ses exportations : une crise, mais aussi une opportunité

L'année 2024 a été marquée par une baisse significative des exportations de Madagascar, une situation qui touche de plein fouet notre économie et nos entrepreneurs. J'écris cet article non seulement en tant qu'observateur, mais aussi en tant qu'acteur engagé dans le développement économique du pays. Cette réalité est dure, mais elle doit être comprise pour être transformée en opportunité.

Une chute brutale des exportations en 2024

Les chiffres sont alarmants. La vanille, produit emblématique de Madagascar, a vu ses recettes d'exportation chuter de 15,5 % en 2024, malgré une hausse impressionnante de 224,9 % des volumes exportés. Pourquoi cette contradiction ? Parce que le prix moyen à l'exportation s'est effondré, passant de 233,8 dollars le kilo en 2023 à seulement 46 dollars en 2024. C'est une véritable onde de choc pour notre économie locale.

Et ce n'est pas tout. Les exportations de girofle, de nickel et de cobalt ont aussi plongé, menant à une baisse globale de 17,2 % des exportations malgaches. Dans un pays où ces secteurs représentent une part essentielle du PIB, ces chiffres ne sont pas de simples statistiques : ils représentent des emplois perdus, des familles en difficulté et des entreprises qui luttent pour survivre.

Pourquoi sommes-nous dans cette situation ?

Les causes sont multiples, et nous devons les affronter avec lucidité :

1. Concurrence accrue : L'Indonésie et le Mexique montent en puissance sur le marché de la vanille, offrant des produits moins chers.
2. Fluctuations des marchés mondiaux : Les prix du nickel et du cobalt ont baissé sur les marchés internationaux, rendant nos exportations moins rentables.
3. Conditions climatiques instables : L'agriculture malgache subit de plein fouet les effets du changement climatique, rendant les productions plus aléatoires.
4. Infrastructures inadéquates : Le coût logistique pour acheminer nos produits vers les ports est élevé, impactant leur compétitivité.
5. Stratégie d’exportation inadaptée : Nous dépendons trop d’un petit nombre de marchés et ne diversifions pas suffisamment nos débouchés.

Transformer cette crise en opportunité pour 2025

Bien que la situation soit critique, je suis convaincu qu'elle peut être un déclic pour refondre notre stratégie d'exportation et redonner à Madagascar sa place sur la scène internationale. Voici les actions que nous devons entreprendre :

1. Diversifier nos marchés et produits

Il est essentiel de ne pas dépendre uniquement de la vanille ou des métaux. Madagascar regorge d'autres ressources : le cacao, le miel, les huiles essentielles, ou encore les produits artisanaux de haute qualité. Nous devons explorer de nouveaux marchés comme l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine.

2. Valoriser nos produits localement

Pourquoi vendre du cacao brut alors que nous pourrions exporter du chocolat malgache haut de gamme ? Pourquoi exporter du bois brut plutôt que des meubles finis ? Investir dans la transformation locale permettrait d'ajouter de la valeur à nos produits et de créer des emplois.

3. Investir dans la qualité et l'innovation

Nos produits sont parmi les meilleurs au monde, mais nous devons le prouver. La certification, l’amélioration des processus de production et la traçabilité sont des atouts qui peuvent nous différencier de la concurrence. De plus, il faut encourager la recherche et l’innovation pour développer de nouvelles variétés, plus résistantes et plus productives.

4. Améliorer les infrastructures logistiques

Nous avons besoin de ports modernes, de routes efficaces et d’un système de transport performant pour réduire nos coûts d'exportation. Un investissement stratégique dans ces domaines pourrait transformer la donne.

5. Renforcer la coopération entre les secteurs public et privé

Le gouvernement doit soutenir les entreprises locales avec des politiques fiscales incitatives, des facilités de crédit et une diplomatie économique plus proactive. Il est également crucial que les acteurs privés s'organisent pour créer un front commun face à la concurrence internationale.

Un avenir prometteur pour Madagascar

Cette crise est une piqûre de rappel. Oui, nous avons perdu du terrain, mais nous avons aussi une formidable opportunité de rebondir. Nous avons le talent, les ressources et la résilience pour nous repositionner sur la scène mondiale.

En tant qu'entrepreneur, je suis convaincu que 2025 peut être l'année du renouveau pour les exportations malgaches. Mais cela ne se fera pas sans une vision claire, une stratégie audacieuse et une collaboration étroite entre tous les acteurs économiques. Madagascar a tout pour réussir. Il est temps de passer à l'action.

Si vous êtes un entrepreneur, un exportateur ou simplement un passionné du développement économique de Madagascar, partagez vos idées en commentaire.

Sources et références :

2424.mg – Baisse du prix moyen à l’exportation de la vanille malgache
🔗 https://2424.mg/commerce-une-baisse-de-74-du-prix-moyen-a-lexportation-de-la-vanille-malgache-rapportee

NewsMada – Baisse des exportations de produits de rente et de la pêche
🔗 https://newsmada.com/2024/11/22/exportation-baisse-en-volume-et-en-valeur-des-produits-de-rente-et-de-la-peche

XinhuaNet – Chute des exportations de nickel et de cobalt
🔗 https://french.xinhuanet.com/20241107/583cfea636f4441392c0f8cb224714da/c.html

AGOA.info – Stratégie Nationale AGOA pour Madagascar (2022-2025)
🔗 https://agoa.info/images/documents/16291/strategie-nationale-agoa-french.pdf